Le secteur industriel représente, en France, 13 % des émissions de GES (gaz à effet de serre). Face à cela, c’est un secteur qui a une empreinte carbone très élevée. D’ailleurs, l’industrie équivaut à 1⁄8 des émissions de gaz à effet de serre du territoire français. Par conséquent, il paraît indispensable aux entreprises de penser à la décarbonation afin de participer à la neutralité carbone. Pour ce faire, il est nécessaire de se renseigner sur les actions à prévoir pour la diminution de l’empreinte carbone dans votre société.
Sommaire
Comprendre le principe de l’empreinte carbone
Il est recommandé pour chaque entité de calculer son empreinte carbone pour bénéficier d’une estimation de la quantité de gaz à effet de serre qu’elle produit pour la satisfaction générale de sa consommation. Cela compte les services, les biens, les infrastructures mais également les émissions qui découlent de l’exportation et de l’importation.
Afin de s’assurer d’avoir tout englober, il est recommandé une prise en compte de ses émissions de gaz à effet de serre en fonction de trois périmètres.
Le premier périmètre regroupe l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre directes découlant de l’activité de l’entreprise elle-même. Concernant une industrie, il faudra compter la consommation et la production en combustible des machines, comme les fours, les moteurs ou encore le groupe de production de froid.
Le second périmètre concerne les émissions indirectes découlant de la consommation énergétique. Cela inclut l’électricité. De ce fait, toutes les infrastructures de production d’électricité émettant du CO2 doivent être calculées, notamment la centrale thermique, la centrale nucléaire, etc.
Enfin, le dernier périmètre est prévu pour les émissions indirectes restantes, à savoir :
- les voyages d’affaires ;
- l’extraction des matières premières et leur transformation ;
- l’usage de services par la société.
Ainsi, en tenant compte de ses 3 périmètres, vous pourrez regrouper toutes les sources d’émissions de gaz à effet de serre qui concernent la chaîne de valeur pour votre industrie.
Le calcul de l’empreinte carbone
Il est nécessaire de recourir à l’usage d’une méthode définie pour mesurer l’empreinte carbone d’une société. C’est le Bilan Carbone qui regroupe tous les GES qu’a désigné le GIEC pour tous les flux physiques qui permettent à l’organisation de bien fonctionner.
Les entreprises doivent additionner leurs multiples émissions de GES en fonction des 3 périmètres précédents, afin de calculer leur bilan carbone.
Suite à cela, l’industrie aura connaissance de son bilan général ainsi que le poids des périmètres de manière individuelle vis-à-vis de ses émissions. Grâce à cela, les entreprises pourront déterminer les leviers d’actions et réduire l’empreinte carbone de leur site industriel.
Dans le cas de la méthode Bilan Carbone, il faudra utiliser les facteurs d’émissions ainsi que les données client. Cette dernière est une information chiffrée conjointe à une activité. Il est possible de l’exprimer aussi bien en mètres, en tonnes qu’en litres.
Dans le cas des facteurs d’émissions, ils représentent la quantité de gaz à effet de serre qui est produite lorsqu’une activité est réalisée.
En France, le calcul de l’empreinte carbone n’est pas obligatoire pour l’ensemble des entreprises. Cependant, en France métropolitaine, les entreprises avec plus de 500 employés ont l’obligation de le réaliser. Pour ce qui est de l’outre-mer, le seuil de salariés est de 250 personnes pour que la réalisation du bilan carbone devienne obligatoire.
Il faut savoir également dans le cas d’un bien de plus de 43 millions d’euros et d’un chiffre d’affaires dépassant les 50 millions d’euros, la réalisation de ce bilan est obligatoire.
D’ailleurs, sa réalisation doit être prévue chaque quatre ans, sauf pour les entreprises dotées de la certification ISO 50001. Car, c’est une norme qui met en place des lignes directrices à suivre pour disposer d’un système de gestion de l’énergie dans l’entreprise. Sa durée est de 3 ans, sauf en cas de renouvellement de l’audit de surveillance de manière annuelle.
Quelles sont les pratiques à adopter pour diminuer l’empreinte carbone en industrie ?
Pour atteindre la sobriété énergétique, il est nécessaire de réduire son empreinte carbone. De ce fait, vous devrez baisser vos consommations énergétiques pour se garder de l’émission de gaz à effet de serre.
De nombreuses pratiques permettent de diminuer l’empreinte carbone d’une industrie.
L’amélioration de l’isolation
Lorsqu’une industrie à des bâtiments bien isolés, son site pourra profiter d’une diminution de ses besoins en climatisation ou en chauffage. Ainsi, l’entreprise pourra profiter d’une limitation de sa consommation d’énergie, tout en optimisant le confort thermique des personnes présentes sur le site.
Récupérer de la chaleur fatale
Le processus de production génère une émission de chaleur nommée la chaleur fatale, dont la récupération est possible pour les entreprises pour l’utiliser, par exemple, pour le chauffage. En moyenne, chaque industrie détient un potentiel de chaleur fatal équivalent à 109.5 TWh.
Avant d’entamer vos travaux d’efficacité ou de rénovation énergétique, nous vous conseillons de vous renseigner sur les subventions que propose l’Ademe. Certaines d’entre elles pourraient vous aider à les financer. C’est notamment le cas des Certificats d’Economies d’Energie ou encore du Fonds chaleur.
Calorifugeage industriel
Le calorifugeage est une pratique qui permet de solidifier l’isolation des circuits d’eau chaude et des réservoirs des chaufferies d’une industrie. A travers cette action, l’industrie pourra se protéger des éventuelles pertes de chaleur qui concernent la circulation d’un fluide caloporteur ou de l’eau chaude dans une usine. Cependant, nous recommandons de bien choisir votre isolant afin de réduire au maximum les pertes thermiques industrielles.
Recourir à la biomasse forestière
La biomasse forestière est un combustible renouvelable qui est dérivé des détritus des industries du bois. Ainsi, utiliser la biomasse au lieu des énergies fossiles permettra le verdissement du mix énergétique.
Le Power Purchase Agreement
L’alimentation industrielle ne peut se faire qu’avec les panneaux solaires. Néanmoins, afin qu’une entreprise puisse apporter sa contribution au développement des énergies renouvelables pour son environnement, elle peut procéder à la signature d’un Power Purchase Agreement avec un producteur local. Ce dernier reflète son engagement à livrer une quantité définie d’énergie à un coût stable sur cinq à vingt ans.
L’autoconsommation énergétique
Afin de produire votre propre énergie, il est recommandé d’équiper la toiture de votre industrie de panneaux solaires. A travers cela, vous pourrez diminuer la portion obtenue sur le réseau. De plus, ce type d’électricité n’est presque pas chargé en carbone, permettant ainsi le verdissement de votre mix d’énergie.
La limitation de la pollution numérique
Concernant le taux d’émission de GES du numérique, il est en moyenne de 2 %. Ce qui équivaut à un rejet de 15 millions de tonnes de CO2 évacué dans l’atmosphère. Par conséquent, ce sont ces postes de dépenses qu’il faudra prendre en compte pour la diminution de votre consommation d’énergie.
Parmi les actions conseillées, on peut indiquer le choix des ordinateurs lors du changement du parc informatique. Privilégiez les modèles portables dont la consommation est de moins de 80 % que les ordinateurs fixes.
Le recyclage des déchets industriels
Le taux d’émissions de GES concernant la gestion des déchets en France est de 3 % en moyenne. Ainsi, pour réduire l’empreinte carbone, il est possible de recourir au levier de traitement des déchets. Le pourcentage du recyclage des industries dépendra de leur domaine d’activité.
La compensation de l’empreinte carbone d’une industrie
Maintenant que vous avez diminué de manière optimale les émissions carbone de votre industrie, un engagement au sein d’une démarche de compensation est nécessaire. C’est ainsi qu’il sera possible de réaliser un contrebalancement des émissions qu’il n’est pas possible de compresser à travers l’acquisition de crédits carbone. Ils vont participer au financement des projets de séquestration ou d’évitement carbone.
Le document certificat carbone permet d’attester de la séquestration d’une tonne de carbone ou de son évitement. Pour ce faire, vous pourriez recourir à plusieurs acteurs. Toutefois, nous recommandons de faire attention lors de l’acquisition d’un crédit carbone. En effet, il faudra confirmer la bonne qualité de ses projets en se basant sur certains critères, comme la permanence, l’additionnalité, la vérifiabilité, etc.